Par Epytafe - 28-01-2010 18:24:57 - 7 commentaires
Au début des années soixante (donc une décennie avant les années septante) une société basée à Kowloon, Hong-Kong, la Great Wall Plastic Factory sort un appareil de photo bon marché entièrement en plastique vendu 99 cent la pièce, le Diana. Le succès est immédiat, mais le Diana est surtout acheté en tant que jouet, peu de ses acquéreurs imaginent qu’il est possible de prendre de vraies photos avec. Dans cette région du monde où le terme « marque déposée » prend un autre sens, l’appareil est immédiatement copié et vendus sous d’autres noms. Tous les modèles fonctionnent avec des films 120, une vitesse d’obturation et 3 diaphragmes possibles. Soleil, couvert et nuage.
Oui, c'est un original...
La spécificité du Diana est sa lentille, en plexiglas. Le phénomène de diffraction a toujours été une des difficultés majeures à gérer pour les opticiens fabricants de lentilles et d’objectifs photographiques. En gros, si la lentille ne gère pas d’une manière absolument régulière la diffraction, les couleurs ont tendance à foncer sur les extrémités de la lentille, ce qu’on appelle du vignettage en photographie, les coins de l’image sont plus foncés que le centre. Ce n’est déjà pas simple à gérer avec des lentilles en verre, alors avec une lentille en plexiglas… Le succès grandissant du film 35 et l’arrivée d’appareil grand public de meilleure qualité sonne le glas des Diana au milieu des années septante (2ème fois que je le place…).
En 1982 (huitante-deux), une autre société de Hong-Kong relance le concept d’appareil bon marché qui fonctionne au film 120 et lance le Holga.
Holga est aussi en plastique, aussi dotée (je sais qu’il s’agit d’un appareil de photo, mais que voulez-vous, avec ce nom de poupée gonflable, impossible de ne pas accorder) d’une lentille en plexiglas. Le vignettage est donc fort et les droites sont tordues à la périphérie de l’image. Si en plus, vous êtes suffisamment vicieux pour mettre un film diapo que vous aurez soin de traiter dans une chimie pour négatifs, les couleurs changent et les résultats sont toujours à la hauteur.
Film Dia taité dans une chimi C41 (pour négatifs) le procédé se nomme un traitement croisé, mais les labos aiment pas trop ce genre de demandes, ça pourrit les chimies.
Rapidement, un flash intégré vient s’ajouter au modèle de base, puis un flash à 4 couleurs. Le principe est le même que Diana, une ouverture, 1/60, deux diaphragmes, nuages ou soleil et la possibilité de faire une pause longue. Le flash intégré est équipé de filtres couleurs sur certains modèles, ce qui permet, comme il ne porte pas loin, certains effets surprenants. Holga permet également d’holgraphier quelques Kikoureurs…
Kikoureur discret
Kikoureur Bruyant
Kikoureur musclé...
William Sheller, la merde, et la Rag’s Smala !
Par Epytafe - 23-01-2010 22:21:40 - 9 commentaires
William Sheller, de son vrai nom William Hand, a vu le jour le 9 juillet 1946 dans le 17e arrondissement de Paris. Lorsqu’il a 3 ans, sa famille décide d’aller tenter sa chance aux États-Unis et part s’installer dans une petite…
Nan… Pas envie de pondre une énième biographie de William Sheller, ni de faire un nouveau Ctrl+C et Ctrl+V de wikipedia, ce n’est pas le propos de ce billet !
Une maxime dit que la vie est une tartine de merde dont on mangerait un morceau chaque jour. C’est vrai ! C’est vrai et parfois les morceaux sont plus gros. On est habitué certes, mais la merde garde un goût écœurant malgré l’usage journalier de cette gourmandise. Une autre conséquence de cette alimentation est son effet insidieux sur les autres consommations. Une sorte de tension continue s’installe durablement et déteint sur tous les aspects du quotidien. Autrement dit, pour être plus clair, la littérature, la musique et autres formes d’expression qui ne remuent pas la merde brillent la plupart du temps par l’absolue pauvreté de leur production, par leur platitude, par, au minimum, un ennui profond.
A Delerm on préfèrera le Comte du cul, à Barbelivien Noir Désir, à Mireille Matthieu Barbara. De même les Doors passeront loin devant les Beach Boys, Bauhaus devant Simple Minds, Archive devant U2. Dans ce Panthéon réaliste, Céline, Francis Bacon et Joy Division occupent une place de choix, alors que la hurleuse canadienne, son René et à peu près toute la playlist de Radio Nostalgie occupe cette fameuse place que l’on est prié de laisser aussi propre que en sortant qu’en entrant.
Parfois, cependant, cette logique est transcendée, dépassée, bafouée, balayée par quelques instants de sérénité tranquille, de beauté légère, sautillante et pourtant profonde.
Comme une fugue de Bach…
Comme une tartine de miel...
Comme une chanson de Sheller….
Comme un week-end chez l’Rag’ et sa smala…
Merci à eux, Merci à vous.
Par Epytafe - 16-01-2010 17:50:30 - 9 commentaires
Lors de trois précédents billets, dont seule ma nationalité étrangère m’avait épargnée de devoir en assumer la conséquence logique, le port du bicorne (Maurice Druon venait de partir rejoindre Tistou). Quel bonheur d’être étranger ! Non pas que l’immortalité m’eût rebuté, mais les péroraisons érotico-galloises ont tendance à vite me lasser. Bref, dans quelques billets dont la brillance peut encore éclairer vos chaumières pour peu que vous laissiez votre ordinateur connecté à Kikourou, j’avais tenté de passer quelques Kikoureurs à la sauce lomographique.
Et oui chers Kikoureurs ! L’AAB de la Saintélyon n’a pas uniquement été l’occasion de faire quelques belles connaissances nouvelles pour votre Suisse préféré, mais également d’en lomographier quelques uns ! Regardez plutôt !
Je vous laisserai le soin et la joie de patronymiser mes victimes !
Peut-être devrais-je faire une exception pour le dernier ? L'annoncer à grands renforts de cors et de hautbois ?
Va vraiment falloir que je vous parle de mes maîtresses, Holga et DianaF+....
Par Epytafe - 14-01-2010 19:27:40 - 7 commentaires
Dans un billet quelque peu ancien, billet dont seule la qualité littéraire approchait les exploits sportifs relatés, un myocastoriné anonyme digressait, que dis-je, égarait le lecteur par des considérations peu généreuses autour des handicapés. Quoi ? Vous entends-je déjà hurler ! Quoi ? On ose se moquer des handicapés sur Kikourou ? Non seulement le myocastor coypus se moque des handicapés, mais il a choisi un genre totalement incapable de se défendre, les handicapés toponymiques.
C’est en rentrant d’un week-end assez chargé niveau course à pied qui s’est déroulé dans un lieu que je tiendrai secret, la chaleur humaine y fut distribuée et partagée avec tant de générosité que s’il venait à être connu, ce lieu deviendrait rapidement la Lourdes du Nord, que je suis tombé sur la pancarte ci-dessous.
J’ai donc planté les freins et effectué une marche arrière discrète et rapide sur l’autoroute (une ruelle de Joinville 52) pour la photographier. J’en profite pour joindre une partie de ma collection……
Un petit tout sympa...
Un grand classique, mais réhaussé par la présence irradiante de l'auteur...
Et mon préféré... Pas tant à cause de l'accueil de nuit, mais du nom de l'impasse... En effet, le premier rôle du pal, n'est-il justement pas de... passer malgré les impasses ?