KikouBlog de Epytafe - Novembre 2009
Epytafe

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Archives Novembre 2009

Chroniques irlandaises I

Par Epytafe - 30-11-2009 00:39:46 - 8 commentaires

Il n'y a pas que le sport dans la vie parait-il... C'est fort de cet adage que je me rends, pour un week-end orienté culture, à Dublin en charmante compagnie...


On passera rapidement sur les aléas aéronautiques qui nous ont fait arriver bien après la nuit tombée et c'est avec un enthousiasme intact que nous partons découvrir la partie la plus intéressante de l'Irlande, c'est à dire une espèce de potion noirâtre qui se déguste dans de grands verres de formes autant étranges que bizarres. L'abus de cette potion génère une augmentation exponentielle de la bonne humeur et des comportements à légères tendances excentrique... Ce qu'il y a de drôle en Irlande, c'est que la consommation de cette potion est forcément corrélée à une forme élevée d'abus. De même, cette potion se consomme la plupart du temps dans des lieus boisés, humides, mal isolés voire dans des caves et accompagnée de musiques locales qui ont une légère tendance à te mettre la larme à l'oeil dès le deuxième accord tellement ces musique se rapprochent de ce romantique et abscons concept nommé Beauté !


C'est donc en plein milieu d'une de ces cérémonies cultu(r)elle que je suivais d'un oeil avide que le sujet de cette chronique se passe. Précisons le contexte : suite au décès prématuré de ce cher Claude, je m'étais décidé à mener une étude anthropologique participative. Autrement dit, c'est par tonneau que je me livrait à de noires libations, la rousseur naturelle de ma chevelure aidant aussi à passer local. Quant au lieu, ça se passe dans une cave surpeuplée de Dublin, au milieu d'un nombre appréciable de locaux dont le taux moyen d'alcoolémie balance entre le pour mille et le pourcent.


La consommation en quantité d'élixir local a des effets secondaires connus, c'est donc pour laisser une place nette à de futures et proches pintes que je me rends dans les lieus d'aisance. Autant la cave est sombre, autant les petits coins sont illuminés. On se croirait au Stade de France un soir de match contre la... la Nouvelle-zélande par exemple ? Bref, ne digressons pas et revenons à nos moutons. Ces pissoirs sont donc fortement illuminés, les murs carrelés de blanc alors que de grands urinoirs de porcelaines antiques attendent pour nous servir. Un est libre, je le prend, nous sommes trois dans cette pièce étrangement silencieuse en comparaison avec le niveau sonore élevés qu'entretient un petit groupe local dans la pièce attenante.


Intimidé, je fais tout comme on m'a appris, regarde devant moi, le plafond, le sol, bref, je tente de me faire passer pour une personne éduquée et délicate. Dans ce silence, un de mes deux compagnons d'infortune s'adresse à l'autre :       

-  Que puis-je faire ?

Le silence reprend, s'installe quelques instants avant d'être chassé par le deuxième de mes compagnons de miction.

-  Tue-le !

Le silence reprend, long, lourd, seule le bruit de nos Guiness libérées après digestion contre la porcelaine le brise. Puis :

-  Je ne peux pas faire ça !

Manifestement, la réponse était déjà pesée et réfléchie, cette fois, elle suit, rapide, tranchante.

-  Bien sûr que tu peux, tu ne risques que dix ans pour crime passionnel...

Nouveau silence, plus lourd cette fois. La raisons première qui nous a amenée en ces lieus se tarit. Pourtant, je reste, saisi par l'étrange dialogue.

-  Dix ans.... Est-ce que ça les vaut ?

Puis, l'auteur de cette question ayant secouée la dernière goutte s'en va, nous laissant face à cette question sans réponse... Est-ce que ça les vaut ?


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RedBack

Par Epytafe - 01-11-2009 16:37:45 - 3 commentaires

Fete de la musique 2008, à Genève. Comme toujours un peu réticents à participer à ce genre de rassemblements agendés par des autorités politiques, c'est presque forcé que je participe à ma première édition de la fête de la musique. Je traine donc vers la scène PTR. PTR qui fête cette année là ses 25 ans. PTR comme Post Tenebras Rock, allusion à la devise genevoise établie par Calvin et sa cohorte de joyeux drilles, Post Tenebras Lux. D'ailleurs, Genève est assez souvent surnommées Calvingrad par tous les noctembules frustrés par le poids encore bien présent de la théocratie qui date pourtant de 4 siècles et demi.


Bref, c'est donc peu enthousiaste que je suis devant cette scène, à écouter d'une oreille vague les dernières production rock de Calvingrad, tout en regardant d'un oeil pas plus réveillé le rassemblement plutôt hétéroclite qui larve au soleil en s'imbibant de bière chaude.


Essayez d'aller voir un concert de Gogol premier en 2009, oui, il lui arrive de remonter sur scène, et ce genre de soirée est beaucoup plus drôle quand on regarde la salle plutôt que la scène. Entre les vieux punks qui regardent d'un air ému leurs progénitures s'essayer au pogo, les ivrognes et les néo-punks qui croient encore à la révolution, c'est un concentré de spécimens plutôt rares que vous avez devant les yeux. Parfois, il y a même un kikoureur... Mais il faut le connaître pour le reconnaître... Ce n'est généralement pas embelli de mon buff que je me rends dans ce genre de lieu.


Revenons à ce samedi de juin 2008, ce genre de journée ou tout est vague, l'intérêt, l'énergie, la reflection. Quelques notes me font tout à coup dresser l'oreille, un son bien particulier, bien 70's, un son qui rappelle tout à la fois les meilleures années d'AC/DC et un bon vieux punk à la Ramones ou à la Stooges. J'ébroue ma cervelle engluée dans le grand nulle part, me lève, et là, j'hallucine franchement ! J'ai devant moi, un groupe de Rock, un groupe de Rock avec un petit guitariste grisonnant qui a une tête à vous renseigner gentiment quand vous passer vous renseigner au 4 étage du batiment qui abrite votre caisse de retraite et que vous chercher quel couloir emprunter. Son jeu est puissant, incisif, rapide, précis. Terriblement efficace pour résumer. Le reste du groupe, je ne les vois même pas, tellement que je suis scotché par la chanteur, ou le chanteuse, à choix.


Imaginez Joey Ramones qui aurait eu un enfant illégitime avec Alice Cooper, enfant qui aurait ensuite suivi des cours d'éducation physique chez Stallone avant de se rendre au cours de maintiens donnés par Carole Bouquet... Bref, un truc, incroyable. Seve, c'est son nom, est un trans en cours d'opération, un mec balaise qui devient femme. La quarantaine, vétu du traditionnel jeans délavé et déchiré et d'un marcel qui dévoile de musculeuses épaules et cache une paire de seins qui a l'air fort généreuse. Le look est incroyable, elle est belle en plus dans son rôle de rockeuse. La voix est grave et aussi efficace que l'est la guitare. Du tout tout grand Rock'n'Roll basique, pur, brute !


Dernièrement, en cherchant sur le web une occasion de revoir ce groupe (que j'ai vu à quelques reprises en 2008), j'ai appris que Seve est partie vers d'autres projets et qu'elle avait été remplacée, par un chanteur. Reste le souvenir vivant de 3 concerts sublime, de ceux qui vous secoue méchamment la tripaille alors qu'ils utilisent exactement la même recette que tous les autres, de ceux qui ont trouvé un bout de l'alchimie. Reste aussi un album, incroyablement incisif qui m'accompagne dans tellement de sorties, un des rares à avoir un droit de demeure sur mon Ipod.

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